Monseigneur Albert Rouet à Champagné-Saint-Hilaire le 10 Février 2011
Champagné-Saint-Hilaire accueille Monseigneur Rouet le 10 Février 2011 pour sa dernière bénédiction. La communauté Chrétienne de Champagné-Saint-Hilaire accueille Monseigneur Albert Rouet, en présence de l’abbé Claude, du député Jean Michel Clément et du maire Gilles Bosseboeuf, dans le gîte communal, pour y partager un repas très convivial.
(Après des études de philosophie, Albert Rouet a été formé au séminaire des Carmes où il a obtenu une licence en théologie. Il a été ordonné prêtre le 23 mars 1963 pour le diocèse de Paris par le cardinal Feltin.
Nommé évêque auxiliaire de Paris le 21 juin 1986, il est consacré le 2 septembre suivant par le cardinal Lustiger, archevêque de Paris. Le 16 décembre 1993, il est nommé évêque coadjuteur de Poitiers. Il en devient évêque titulaire le 12 juin 1994 et est élevé au rang d'archevêque le 16 décembre 2002. Ayant atteint la limite d'âge de 75 ans, il présente sa démission au pape Benoît XVI qui l'accepte le 12 février 2011.)
Après le repas Monseigneur Albert Rouet, accompagné de l’abbé Claude et de la Communauté Chrétienne, béni la statuette du petit Jésus de Prague. Cette statuette tombée il y a quelques années a été restaurée par Albert Boisnard et Louis Vibrac.
Elle revient là pratiquement à l'endroit où elle était en 1906. Il est possible d'avoir d'autres images de Petits Jésus de Prague sur Internet. Ce thème a été décliné en de multiples exemplaires.
LE PETIT JESUS DE PRAGUE
C'est une statuette en plâtre à l'imitation de celle qui se trouve dans l'église Sainte-Marie-de-la-Victoire à Prague. Elle représente Jésus de Nazareth encore enfant.
La statue originale a une légende : un moine la sculpte en cire sur l'ordre de Jésus. Elle appartient à Sainte-Thérèse d'Avila (1515-1582) qui la transmet à une amie. La fille de celle-ci, Polyxène, l'offre au couvent des Carmélites de Prague. C'est en 1628, à l'occasion de la mort de son mari, vainqueur de la bataille de la Montagne Blanche. Là, ses armées catholiques et impériales ont défait les troupes qui défendaient la Réforme protestante.
La statuette est dans une boîte d'argent et sa « garde-robe » est riche en manteaux précieux brodés. L'enfant Jésus a une figure angélique. Il porte la couronne du Saint Empire Romain Germanique, il bénit de sa main droite ornée d'une bague, et porte le monde – à l'origine surmonté d'une croix- dans sa main gauche
C'est à partir de cet Enfant Jésus de Prague que la dévotion se développe dans toute l'Europe à la fin du 17 ème siècle. Car la statuette a vite acquis une réputation de statuette miraculeuse. On raconte qu'un homme éploré est venu demander d'apporter la statuette chez lui, où sa femme se meurt malgré les soins du médecin et du prêtre. A sa vue, la malheureuse retrouve la santé.
De nombreuses églises en France en possèdent une représentation. Celle-ci figure dans l'inventaire des biens de l'église de Champagné-Saint-Hilaire réalisé en 1906. Mais on la prend pour celle de Saint-Nicolas et elle sera placée dans la chapelle, à droite du choeur, qui a été consacrée à ce saint.
C'est sur les dalles de cette chapelle qu'on a retrouvé la statuette tombée et éclatée en d'innombrables morceaux. Grâce à l'habileté et à la patience de Monsieur Albert Boisnard, les fidèles et les pèlerins peuvent à nouveau, admirer et implorer le petit « Jésus de Prague ».
Texte de Louis VIBRAC février 2011
Vous pouvez aussi voir dans l’église la Vierge à l’enfant, recollée par les agents municipaux en 2009, et installée à coté de l’Autel.
VIERGE A L'ENFANT DU XVI EME SIECLE
Cette statue de La Vierge à l'enfant a été taillée dans la pierre, puis peinte comme le prouvent des traces de polychromie. Marie est représentée en mouvement, légèrement penchée vers l'avant, la jambe droite en avant, le bras gauche portant l'Enfant Jésus, le bras droit soutenant un pan de son manteau attaché à l'épaule droite.
Son visage est rond et plat. Ses cheveux tombent sur le dos en trois mèches non tressées. Une couronne à cabochons* est posée sur sa tête.
Elle est vêtue comme une femme du XVI eme siècle : elle porte une robe à collerette plissée et tuyautée, fermée par un noeud. La jupe est serrée par une ceinture torsadée et nouée qui lui donne une taille haute. Elle a des plis qui soulignent la forme des jambes et s'évasent sur le sol. Elle laisse apparaître des souliers à bout rond.
L'enfant Jésus porte une robe longue à col rabattu. Les manches sont serrées aux poignets. La tête, l'avant-bras droit et la main gauche ont disparu. Loin d'être plaqué contre sa mère, il semble exposé comme le personnage important, face au public.
La dévotion à la Vierge Marie, mère de Jésus, est très ancienne et très répandue. Rejetée par Calvin** et ses fidèles, cette dévotion est amplifiée par la Contre-Réforme catholique. Cette statue de l'église de Champagné en est sans doute un exemple, de même qu'une autre en bois et datant peut-être du XVII ème siècle, qui est restée dans les réserves du Musée Sainte-Croix à Poitiers.
Le sculpteur n'a pas laissé son nom, mais la statue a un visage en ovale, légèrement souriant, avec le front haut qui pourrait être celui d'une paysanne. C'est une oeuvre qui paraît d'une grande spontanéité, surtout pas maniérée, et qui est vraisemblablement celle d'un sculpteur régional, ayant pris son épouse comme modèle.
* un cabochon, en joaillerie est une pierre précieuse polie, mais non taillée en facettes
** Jean Calvin (1509-1564) est le deuxième théologien du protestantisme après Luther
Texte de louis Vibrac
Un Panneau présentant l’église a aussi été confectionné et installé par le Pays Civraisien à l’entrée de l’église.
Photos de Gilles Bosseboeuf