Inauguration du bar restaurant « l’Hortense » le 30 mars 2013 à 11 heures. Vous êtes toutes et tous invités à cette inauguration, çà sera l’instant pour découvrir les locaux réaménagés, ainsi que les sympathiques exploitants Delphine et Halim.
Ci-dessous vous trouverez l’histoire de cette collaboration entre la commune et les exploitants.
La genèse « d’Hortense », bar, brasserie, pizzeria, restaurant ?
En septembre 2011, Gisèle Lucas, exploitante du café des sports, Christine et Jean-Pierre Acévédo, les propriétaires, demandent la participation du maire afin de rechercher une solution pour la reprise de l’unique bar restaurant de notre commune. Gisèle Lucas n’avait pas envie de voir mourir cet espace et Christine Acévédo, née Viaud, ne pouvait pas croire que le travail qu’avait fait sa grand-mère dans cet espace, pouvait être effacé aussi rapidement.
J’ai donc pris contact avec France 3, qui a réalisé un reportage dans la semaine, avec une diffusion au début du 19/20 et du 12/13, ainsi qu’avec France Bleu Poitou qui, tout au long d’une matinée, a diffusé son interview.
Nous avons aussi envoyé une annonce à TF1 pour son émission SOS Villages.
Beaucoup de prétendants, plus ou moins sérieux, ont pris contact mais sans projets vraiment concrets. En décembre 2011, un couple de la profession prenait contact en ayant vu l’annonce sur SOS Villages ; ils avaient plusieurs « pistes »…. Notre première rencontre a eu lieu le 4 janvier 2012 ; de la déception se lisait sur leur visage car ils pensaient découvrir un restaurant, mais de cuisine point. La confiance s’est établie, et ils ont fait le choix de venir à Champagné. Le Conseil Municipal a alors décidé d’acheter la licence et aussi les murs. Nous avons fait réaliser une étude de marché par la Chambre de Commerce.
Le bâtiment était constitué de plusieurs parties et de 2 étages ; le Conseil a fait le choix d’affecter le rez-de-chaussée au bar/restaurant, de conserver une partie du premier pour une location, et de réfléchir pour l’affectation du premier étage (chambres, extension du gîte…..). Les plans et le suivi des travaux sont réalisés par le cabinet d’architecte Moreau de Vivonne.
Les travaux ont commencé dès le mois d’avril alors que nous n’étions pas propriétaires ; merci de la confiance que nous a accordée Christine Acévédo, et merci aussi pour son attachement à notre commune qu’elle a quittée depuis longtemps.
Ces travaux de grande ampleur ont été réalisés avec nos agents municipaux : trois ouvertures dans des murs allant jusqu’à 1,1 mètre de largeur, décaissement d’un local sur une profondeur de 1,5 mètre (c’est à cet endroit que nous avons trouvé 4 sarcophages, dont un a été enlevé, fouillé ; il sera exposé).
Les ordres de service aux entreprises ont été passés début octobre 2012 pour un objectif de démarrage de l’activité de ce commerce au 1er mars 2013.
Actuellement les prévisions budgétaires s’établissent ainsi :
Dépenses prévues TTC:
Achat de la licence IV : 6 500 euros
Achat des murs : 70 000 euros
Toiture : 25 000 euros
Notaire, Architecte, bureau d’études et travaux : 198 500 euros
Total prévu : 300 000 euros
La réfection de la toiture a été réalisée par l’entreprise Olivier FOUCAULT de Brux et les entreprises d’aménagement dans le bar restaurant sont :
LOTS |
NOM DE L’ENTREPRISE |
N° 2 - Maçonnerie |
CONTIVAL à Lusignan |
N° 3 - Menuiserie |
CHAUVINEAU à Lusignan |
N° 4 - Plâtrerie isolation |
CHAUVINEAU à Lusignan |
N° 5 - Carrelage faïence |
TILLET ROUSSEAU à Romagne |
N° 6 - Electricité VMC chauffage |
LUMELEC à Mazerolles |
N° 7 - Plomberie sanitaire |
GIRAUD à Savigné |
N° 8 - Aménagement cuisine |
BENARD à Fontaine Le Comte |
N° 9 - Aménagement bar |
BENARD à Fontaine Le Comte |
N.B. l’ensemble de ces coûts n’est pas à affecter au restaurant puisqu’il y a une location et un premier étage dans lequel pourra se faire une autre activité.
réfection toiture
travaux par les agents municipaux
réfection de l'intérieur
girouette ancienne retriouvée lors des travaux
Recettes prévues :
Subvention Communauté de Communes : 40 000 euros sur 2 ans
Subvention Région : 40 000 euros
subvention Département : 25 000 euros
Subvention FISAC : 57 000 euros
Subvention FEADER : 25 000 euros
Subvention Récupération de la TVA : 36 000 euros
Soit un total de : 223 000 euros.
Le reste est financé par la commune ; à noter l’implication immédiate et forte de la Communauté de Communes du Pays Gencéen (versement de 20000 euros en 2012 et de 20000 euros en 2013), et le versement de la subvention de la Région avant le commencement des travaux ainsi que la réponse positive du Département ; Nous attendons aujourd’hui les décisions concernant le FISAC et le FEADER .
Le couple qui va œuvrer pour que ce restaurant donne encore plus de vie et de convivialité à notre commune est composé de Delphine et Halim Boudéraoui ; il a été convenu avec eux d’un loyer de 3,0% du chiffre d’affaires. Ce couple a deux jeunes enfants.
Le nom « Hortense » a été choisi par Delphine et Halim, en voici l’explication :
- Hortense est un prénom floral ; il vient du latin "Hortus", qui veut dire jardin. Ainsi, nous aborderons une thématique et une décoration autour du jardin, des fleurs, des légumes, des herbes aromatiques.... Nous avons aussi choisi ce nom car le restaurant "naîtra" au Printemps prochain.
Le 7 Janvier 2012, lors des vœux du maire, nous avons souhaité une bonne retraite à Gisèle et Daniel, ci-dessous vous trouverez les mots de Louis Vibrac qui espérait une succession, son vœu est exhaucé…
Premier contact avec Halim et Delphine Boudéraoui, futurs exploitants
GISELE ET DANIEL
Bistrot, estaminet, café, troquet, bar, buvette, brasserie, guinguette, taverne, cafèt ...ils en ont inventé des mots, les Français, pour désigner ces petits lieux clos ou ces petites terrasses sous les arbres où l'on pouvait boire autre chose que de l'eau ou de la piquette. Et surtout, où l'on pouvait se rencontrer. Le petit café, le petit blanc limé, le canon de gros rouge, le bock ou le demi de bière, le picon bière, la tournée de pastis avec beaucoup de jaune et un tout petit peu d'eau...c'était rarement pour se pochtroner tout seul, sauf en cas de cafard, c'était par envie de convivialité, c'était pour se reposer après le turbin -et pas uniquement le samedi soir !-, et passer de bons moments avec des copains, à marteler le zinc de vérités, à se jeter dans les moustaches des bonnes blagues, à plaisanter avec la serveuse.
Ah ! Comme cette chanson de Francis Carco, chantée par Yves Montand, Juliette Gréco, Marie Dubois, Frida Boccara ... rappelle bien l'ambiance des cafés d'autrefois.
Le doux caboulot
Fleurit sous les branches
Et tous les dimanches
Plein de populo.
La servante est brune,
Que de gens heureux !
Il y en avait combien des, des...allez, prenons le terme administratif ! des débits de boissons à Champagné autrefois ? J'en ai connu quatre en arrivant ici en 1972 tenus par la Nénette, le Claude ...Poupard, la mère Brunet, et celui qui ne coupait plus les cheveux, Monsieur Fouché.
Mais dans un autrefois plus lointain, c'était six, c'était 8, c'était 11 peut-être. Il faut dire que la dalle était toujours en pente, et que travailler des mains la terre, le bois, le fer, les voitures, ça donne soif !
Hélas ! Les drugstores et les Macdo sont venus à la charge, le grand verre en carton de coca glacé a supplanté le petit verre de jus de la treille, les gamins sont allés étudier et travailler en ville. Et, et..
On peut remercier Gisèle et Daniel d'avoir maintenu la tradition durant 34 ans à Champagné. La tradition du comptoir à hauteur de bras pour s'y accouder sans peine, ou qu'il faut atteindre par une ascension d'un siège haut. La tradition des bouteilles d'apéros bien alignées sur leurs étagères, offrant le choix aux langues desséchées. La tradition du vagissement de la cafetière ou du percolateur annonçant que le café est brûlant. La tradition des tables biens alignées, mais assez serrées pour qu'on se touche quand on joue à la belote. La tradition du sol nettoyé tous les soirs et le poêle ronflant pour couvrir le sifflement de la bise. La tradition des bouquets exhalant leurs doux parfums poivrés. Et surtout, surtout, la tradition du babyfoot, assailli par les jeunes, après un match sur le stade, pour prendre la revanche sur 80 cm2.
La pièce à côté, qui servait parfois de garage à Daniel et Gisèle, était en fait une salle des fêtes ! A leur époque, on n'y a plus fait de théâtre, on n'y a plus projeté des films d'aventures, mais on y a fait des banquets et des lotos.
Et le parvis que la commune a goudronné et où demeure la trace du puits, devenait l'été, avec deux ou trois tables, avec l'ombre des tilleuls, une terrasse accueillante et un poste d'observation de la vie communale.
Avant Gisèle et Daniel, cet établissement qui a fermé ses portes le 1er janvier 2012 a été le siège de la Kommandantur allemande en 1940, et quelques années avant leur arrivée, en 1966, il avait été le P.C. du tournage du film « Par mesure de silence » avec Muriel Baptiste, Alfred Adam et Paulette Dubost.
Oui ! Le café Viaud aussi célèbre à Champagné que le café Flore à Paris, mériterait bien d'être classé monument historique ! Non ! Pas Gisèle et Daniel tout de même ! Mais le mieux serait qu'il continue d'être un lieu de convivialité sous une autre forme peut-être, et que Gisèle et Daniel à qui on souhaite une retraite paisible, aient des successeurs !
Louis Vibrac le 6 Janvier 2012
Les sarcophages de Champagné ont une histoire
On connaît bien les sarcophages égyptiens et notamment ceux qui protégeaient la momie du pharaon Toutankhamon. Par la suite, un sarcophage c'est toujours un tombeau en forme de cuve en pierre, décorée ou non. Mais le mot vient d'un mot grec signifiant cette fois « mangeur de chair ». Plus près de nous, on connaît la nécropole de Civaux et ses milliers de sarcophages mérovingiens. A Angers, à Doué la Fontaine, à Anché, des travaux ont fait surgir de terre des sarcophages. Il y en a partout, on dirait ! et bien sûr il y en a à Champagné-St-Hilaire.
Si, si ! Et même beaucoup ! Et découverts par trois fois entre 1898 et 1925 selon Emile Ginot, historien poitevin et membre de la Société des Antiquaires de l'Ouest. Pour 1898, il n'y a qu'un témoignage oral : « M. Robin, avait [...] pour y construire des magasins, détruit "le château fort" de Champagné et rasé la butte artificielle, haute de plusieurs mètres sur lequel il avait été édifié. Celle-ci était formée d'un grand nombre de sarcophages, empilés sur plusieurs rangs, et dont quelques-uns renfermaient 3,4, parfois même 5 squelettes, calés entre eux avec de la terre noire. »
En 1912, l'historien-archéologue se rend sur place "Au mois d'août 1912, écrit-il, à moins de 30 m de l'angle nord-ouest de l'église de Champagné Saint-Hilaire, M. Vidal fit creuser une citerne. De nombreux sarcophages y furent trouvés, entassés sur 3 rangs superposés. Les uns, retirés de la fouille s'accumulaient sur les bords, les moins brisés servant à retenir les déblais ; d'autres, régulièrement placés et diversement orientés, étaient mis à nu, de flanc ou debout, entiers ou coupés par la pioche et le fil à plomb des maçons. »
Une observation attentive donne des résultats intéressants, notamment le nom inscrit des deux premiers Champagnois connus. E.Ginot dit en effet : « Deux couvercles presque intacts que je pus obtenir pour notre musée, portaient l'un le nom de ERAVEFA*, l'autre celui de DAGOBERIO, le premier séparé en deux par un nœud plus dur de la pierre. [...]La décoration très simple, était celle des tombes de Savigné**, usitée dans toute la région aux 5e et 6 e siècles. »
« En 1925, poursuit l'historien, dans un terrain contigu, M. Debenest mit au jour, dans une fouille peu profonde plusieurs sarcophages mérovingiens. Dans l'un d'eux il trouva un collier de perles de verre... »
Dans les années 1980, des travaux réalisés dans l'ancienne maison Vidal de la rue de Sommières, en ont révélé d'autres, de même que lors des travaux réalisés par la commune en 2003 pour enfouir les réseaux du gîte Marguerite. C'est donc avec précaution que les employés de la commune ont cette année 2012, creusé des tranchées pour amener un réseau d'électricité au futur café-restaurant. Et quand ils ont senti une grosse dalle de calcaire, ils ont veillé à dégager ce qui est vite apparu comme le couvercle du sarcophage dégagé par la suite.
Confirmation est donnée, s'il le fallait, que l'espace situé au nord de l'église était occupé par une nécropole, espace sans doute étendu jusqu'à l'entrée de la route de Limes. Sa disposition au nord de l'église n'est sans doute pas fortuite : dans la pensée chrétienne, le soleil avec sa lumière est le symbole de la vie donnée par Dieu, le nord est le royaume des morts. Quant à cet entassement désordonné des sarcophages décrit par E. Ginot, réalisé pour construire le château sur une butte, il montre que dès la fin du XIV e siècle le cimetière près de l'église est remplacé par un autre. La présence de plusieurs squelettes dans le même sarcophage pourrait être due à la peste noire qui est signalée dans le Poitou en octobre 1348 et qui tue parfois jusqu'à 40% de la population.
Le squelette dégagé en 2012 est peut-être celui d'une femme. Appelons-la Radegonde en songeant qu'elle pouvait être contemporaine de la sainte de Poitiers, et imaginons qu'elle se rendait chaque dimanche dans l'église mérovingienne de Campagnacus, pas encore beati Hilarius. (Saint-Hilaire).
* un enfant portait un nom composé d'une partie de celui du père et de celui de la mère
** seul le couvercle est sculpté : il porte une croix à trois traverses
Texte de Louis Vibrac