Erratum : contrairement à ce qui a été annoncé dans la presse et sur les affiches, l’exposition “ la guerre 1914/18, les femmes, la mode” à Champagné-Saint-Hilaire sera aussi ouverte l’après-midi du 11 novembre de 14 h à 18
Ces femmes au service de la France en 1914-18
Durant la Première Guerre mondiale, les femmes ne se sont pas contentées d’être des mères et des épouses affectueuses et soucieuses de renforcer le moral de leur mari ou de leur(s) fils au front.
Femme travaillant dans une usine d'armement, en 1916. Les femmes ont joué un rôle essentiel pendant la guerre de 14-18, prenant le relais des hommes, à l’usine comme aux champs. (API /GAMMA RAPHO)
Avec cet article
Françoise Thébaud : « L’idée d’une émancipation des femmes par la guerre ne peut être que nuancée »
Devenues chefs de famille, elles se sont aussi mobilisées, ont participé à l’effort de guerre, qu’elles aient été paysannes ou ouvrières. Plusieurs d’entre elles ont apporté un soutien direct à l’armée comme infirmières, espionnes, « marraines de guerre » ou comédiennes. Nombreuses ont été les veuves.
>Voir ces femmes, héroïnes oubliées
Les paysannes, « gardiennes du territoire national »
Dès l’été 1914, les femmes remplacent les hommes partis au front. Elles permettent ainsi de nourrir les civils et les soldats. Les paysannes, « gardiennes du territoire national », comme le romancier Ernest Pérochon les surnommera en 1924, sont les premières sollicitées pour contribuer à cet effort. Le président du Conseil René Viviani les appelle, dès le début du conflit, à achever les moissons et à ne pas oublier les travaux de l’automne.
En plus d’assurer le quotidien de la ferme, elles se consacrent à la culture des champs. Bien qu’aidées par les personnes âgées et les enfants, elles dirigent les exploitations dans bien des cas aux limites du surmenage et de l’épuisement. Les travaux agricoles, auxquels elles n’ont pas été préparées, exigent une grande force physique. Les chevaux sont réquisitionnés pour le front et on voit des femmes se mettre à plusieurs pour tirer elles-mêmes une charrue.
À cela s’ajoute le poids de l’éloignement du mari ou du (des) fils. Les paysans sont envoyés prioritairement au front, les ouvriers et les employés étant affectés plutôt à des missions de soutien de l’armée. Les paysannes sont donc confrontées plus que les autres femmes au veuvage. Dans une France encore rurale, elles sont, en 1914, 3,2 millions agricultrices, ouvrières agricoles ou femmes d’exploitants.
Les ouvrières, de la confection à l’armement
La mobilisation en 1914 entraîne une baisse de 20 % des effectifs de la main-d’œuvre masculine dans les usines. Les femmes travaillent déjà dans les ateliers de confection, notamment pour coudre des vêtements pour l’armée. On les trouve aussi dans les conserveries, les chocolateries et – à hauteur de 7 % – dans la métallurgie.
Après les premières semaines de guerre, au vu entre autres des faiblesses de l’artillerie française, il est décidé de développer la production d’armements, en particulier celle d’obus. Attirées par de meilleurs salaires (45 à 47 centimes de l’heure contre 40 ailleurs), les femmes sollicitent de plus en plus des postes dans les usines de la défense nationale. Mais il faut plusieurs circulaires du ministre de la guerre pour qu’elles soient davantage recrutées dans ce secteur.
À partir de juillet 1916, l’emploi des femmes y est déclaré prioritaire. Les ouvrières en usine d’armement travaillent dix heures par jour dans de mauvaises conditions, les lois sur l’insalubrité des locaux ayant été suspendues en 1915. Elles sont au contact de fumées toxiques, de gaz, de produits corrosifs et de machines coupantes utilisées sans gants.
Elles sont très nombreuses à participer, en 1917, aux grèves et aux manifestations lancées par leurs consœurs de la confection pour obtenir une augmentation des salaires et le retour des maris partis au front. Dès la fin de la guerre, les usines d’armement ferment et les femmes sont renvoyées dans leur foyer avec une maigre indemnité.
Les espionnes, soldats sans armes
« En France, il a été parfois reproché par les soldats aux femmes de n’avoir pas su se mobiliser pour faire la guerre en 1914. Mais quand elles en ont accepté l’idée, aucune offre ne leur a été faite d’entrer dans l’armée », affirme l’historienne Chantal Antier. Elles sont ainsi plusieurs à demander, dès le début du conflit, la création d’un « service auxiliaire » féminin de la défense nationale. Un refus leur est opposé.
Des femmes vont cependant trouver une occasion de participer à une autre forme de combat en s’engageant comme espionnes. Bien que mené sans arme à feu, l’espionnage est très dangereux et peut entraîner le sacrifice de sa vie, comme l’a montré le destin tragique de la catholique lilloise Louise de Bettignies, morte dans un bagne allemand en septembre 1918, après avoir animé un vaste réseau depuis les territoires occupés du nord de la France et de la Belgique.
De part et d’autre du front, il est donc fait appel à des femmes, souvent polyglottes, pour devenir espionnes à partir de 1915. Les commandements veulent remplacer les hommes espions, plus facilement repérables que les femmes. Elles ne font pas l’unanimité dans l’opinion française, compte tenu des méthodes de séduction auxquelles quelques espionnes, comme Mata-Hari, ont recours.
Hormis ces quelques cas, les femmes espionnes ont, après avoir été formées par les services secrets, fait preuve d’un redoutable professionnalisme. Pour la France, on peut notamment citer Mathilde Lebrun, veuve, mère de trois enfants et agent double au service de la France, ainsi que Louise Thuliez ou Henriette Moriamé.
Les infirmières, consolatrices des blessés
Les personnels de santé ont rarement vu une telle accumulation d’horribles blessures et de corps fracassés que durant la Grande Guerre (1 697 800 morts militaires et civils et 4 266 000 blessés pour la seule France). Du côté français, au début du conflit, les structures militaires de santé sont légères. Comme on pense que la guerre sera brève, aucun hôpital n’a été prévu près de la frontière à l’est et au nord. Les régiments ne peuvent compter que sur les médecins et les unités d’infirmiers qui leur sont attachés.
Les autorités corrigent rapidement la situation. Les hôpitaux de campagne se multiplient le long de la ligne de front à partir du début de 1915. À l’intérieur du pays, beaucoup d’hôpitaux se créent. Un grand nombre d’infirmières sont engagées après une formation accélérée. Les candidates abondent. Parmi les premières à se porter volontaire : 1 000 religieuses, qui avaient été chassées des services hospitaliers après 1905 et qui sont rappelées. La Croix?Rouge française forme 7 000 bénévoles.
Ces effectifs sont renforcés par des infirmières venues d’Angleterre, des États-Unis et du Canada. Outre les soins donnés dans des conditions pénibles, les infirmières apportent, comme des Poilus l’ont raconté dans leurs témoignages, la douceur qui console des hommes torturés par d’extrêmes douleurs. En reconnaissance, plusieurs d’entre elles sont décorées de la Croix de guerre et de la Légion d’honneur.
Les veuves, une difficile reconnaissance
« Honneur aux femmes qui cherchent sur les champs de bataille la tombe de leurs maris… » Lors d’un discours prononcé après le 11 novembre 1918 en hommage aux héros de la guerre, le président de la République Raymond Poincaré n’a pas oublié les veuves. Elles sont 600 000. L’hommage présidentiel vise à consoler des femmes qui, en plus du malheur qui les accable, doivent multiplier les démarches pour faire reconnaître leur veuvage. L’annonce officielle de la mort du mari soldat n’intervient que plusieurs mois après. Il est vrai qu’il y a aussi beaucoup de tués non identifiables.
Les veuves se mettent en quête du corps de leur mari en se rendant dans les cimetières du front pour avoir accès aux fosses communes – mais cela n’est plus possible à partir de 1919 – ou en fouillant les champs de bataille. Pour avoir droit à la pension de veuve de guerre, la loi (votée en 1916) précise que le mari doit être tombé au front. Impossible, donc, de se prévaloir d’une disparition. Les cas de concubins ou fiancés ne sont pas non plus pris en compte.
La pension des veuves est de 800 francs par an, avec 500 francs supplémentaires par enfant mineur. Après la guerre, alors qu’il est demandé aux femmes de laisser les emplois aux hommes revenus du front, cette somme est jugée insuffisante par les concernées. Les associations de veuves protestent contre « une absence de véritable statut » dans la loi, qui leur retire la pension en cas de remariage. En 2007, l’historienne Stéphanie Petit a établi que 42 % des veuves de 14-18 se sont ensuite remariées (1).
Les « marraines de guerre » solidaires des poilus
Les femmes manifestent, dès le début de la guerre, un grand élan de solidarité avec les soldats, dicté à la fois par la compassion et le patriotisme. Il prend plusieurs formes. Outre les infirmières qui s’engagent par milliers au front ou à l’arrière, se crée un vaste réseau féminin de soutien des poilus : celui des « marraines de guerre », initiative spécifique des Françaises, encouragée par les autorités dans un premier temps. La marraine entretient une correspondance avec le « filleul », qui est en principe choisi avec l’accord de l’officier commandant de l’unité.
Elle lui envoie des colis de denrées et, à partir de 1916, peut même le recevoir en permission dans sa famille. La presse passe des petites annonces de femmes et de soldats. Les autorités finissent par craindre que l’espionnage ne profite du phénomène. Ce mouvement, promu par Madeleine Clemenceau-Jacquemaire, fille de Georges Clemenceau, n’en concourt pas moins à la consolidation du moral des troupes en venant notamment en aide à de jeunes soldats sans attaches et à ceux des régions envahies. Les institutrices se révèlent des marraines très actives : elles connaissent l’art d’écrire des lettres et font adopter des filleuls par leurs élèves.
Cet engouement patriotique est aussi partagé par les stars féminines de la scène, qui participe à la distraction des soldats au front dans le cadre du Théâtre aux armées, fondé par le peintre Georges Scott. Parmi elles : Sarah Bernhardt, Béatrix Dussane ou Musidora.
Portraits rédigés par Antoine Fouchet (avec les historiennes Chantal Antier et Françoise Thébaud)
Françoise Thébaud : « L’idée d’une émancipation des femmes par la guerre ne peut être que nuancée »
Portrait d’une écrivaine des femmes: Isabelle Soulard
Elle donne des racines aux Poitevins
Une femme engagée
Tout sourire l’Isabelle ! Et battante. Tirée à quatre épingles, corsage blanc, foulard, veste, impeccable. Ses détracteurs, parce qu’une femme d’un tel talent a nécessairement des détracteurs, la disent avec ironie BCBG : Bon chic bon genre ! Disons élégante plutôt, en toutes circonstances. Un air de prof, bien sûr ; de prof d’histoire, en sus (et de géographie, l’inséparable discipline). Certes, il y a déjà quelques années qu’elle ne pratique plus, mais c’est un métier qui marque son personnage, d’autant que l’histoire, si elle ne l’enseigne plus, elle vous la raconte, comme une conteuse. Mieux encore, quasiment comme un témoin direct. Elle vit dans l’histoire ; elle est l’histoire. Mais depuis 1994 elle se consacre à sa famille, à l’écriture et anime des émissions culturelles sur diverses radios locales qui ne manquent pas de la solliciter. Véritable militante du Devoir de mémoire, elle donne de nombreuses conférences et participe à des tables rondes ou des colloques sur le thème de la Deuxième Guerre mondiale où elle défend la place des femmes dans la Résistance et la Déportation.
Elle fréquente aussi de multiples salons du livre (Colombiers, Montaigu, Montmorillon, Poitiers, Saint-Hilaire-La-Palud, Thènezay, Vivonne, etc.), encourage les séances de dédicaces d’auteurs dans les librairies, les salles de fête ou autres lieux culturels. Elle a même contribué à mettre sur pied, avec quelques amis, poètes, romanciers, ethnologues, historiens qui ont tous « avec cette région un lien de cœur et de plume », la dynamique Société des auteurs de Poitou-Charentes dont elle a été la première Présidente le 12 janvier 2002. Elle aura à cœur de n’exclure aucun genre et déclarera que « défendre la poésie, trop souvent considérée comme le parent pauvre de la littérature, est un cheval de bataille de l’association ». Pour mener à bien son entreprise elle saura s’attirer l’appui, la sympathie et l’aimable complicité de marraines comme les romancières Régine Desforges, Michelle Clément-Mainard, ou encore Madeleine Chapsal. C’est encore elle qui initiera le Salon du livre de Poitiers, comme celui des Dames du Marais, dans le département des Deux-Sèvres.
On aura compris que sa « cause », c’est celle des femmes pour laquelle elle développe tant d’énergie. Ainsi elle défend l’idée des femmes au foyer, leur image et leurs droits, jusque sur les plateaux de télévision. Elle s’intéresse au travers de conférences aux femmes qui exercent des métiers d’hommes. Elle s’engage pour l’aide aux jeunes femmes mères célibataires, ou encore pour l’aide aux femmes afghanes qui ont été prises dans la tourmente et qui ont trouvé refuge en Poitou. Enfin, la « cause » de Poitiers la motive, notamment dans le dessein de rendre la ville plus colorée et plus agréable à vivre pour les mamans de jeunes enfants.
Enthousiaste et, de son propre aveu, parfois utopique, Isabelle n’a pas froid aux yeux.
Une historienne du Moyen-Âge
Née à Poitiers en 1954, Isabelle SOULARD, diplômée d’études approfondies en histoire médiévale est une passionnée d’histoire régionale et de généalogie. C’est une authentique Poitevine, et le revendique. Son arbre généalogique parle pour elle, puisqu’elle compte dans son ascendance un maire de Poitiers au Moyen-Âge, et un maire de Fontaine-le-Comte au XIXe siècle. Jean-Charles de La Faye, au rang de ses ancêtres, participa à l’installation des Acadiens au XVIIIe siècle. Comme elle se reconnaît des cousins au Canada, ne sera-t-on pas étonné d’apprendre sa contribution significative à l’organisation de cousinades, manifestations d’ordre généalogique rassemblant le plus grand nombre de personnes et de familles unies par un lien de parenté établi.
Cette femme, épouse et mère de trois enfants, est devenue la référence sur la vie des femmes dans le Poitou au Moyen-Âge. Ainsi a-t-elle parcouru les grandes lignes de la condition féminine qui était loin d’être tendre, pour une période qui s’étale de l’an 500 à l’aube de la Renaissance, à l’issue de la Guerre de Cent ans. Elle retrace les moments incontournables de la vie quotidienne et de la vie d’une femme du berceau à la tombe : aimer, enfanter, naître et mourir. Et mourir dans ces temps lointains, c’était vers la trentaine ! La vie des femmes était plutôt courte.
Du Moyen-Âge en Poitou, on se souvient de Radegonde, Reine de France, et d’Aliénor d’Aquitaine, femme énergique, hors du commun, devenue emblématique de la Région. Mais Isabelle Soulard s’est surtout intéressée aux sans grade, à celles qui n’ont quasiment pas laissé de traces dans les « papiers » historiques, et dont même les prénoms ont disparu pour entrer parfois dans le langage courant.
Isabelle, c’est l’écrivaine qui a pris en charge de multiples inconnues dénommées entre autres Adaltrude, Audéarde, Ignitburge, Ildegarde, Lecberge ou Perronnelle, c’est-à-dire par un simple prénom :
« La nouvelle épousée, jusque-là sous l’autorité paternelle, passe sous la coupe de son mari. Cette soumission transparaît tout d’abord dans la façon de désigner la jeune femme. Avant son mariage, celle-ci est appelée soit par son seul prénom dans un contexte qui indique clairement sa filiation, soit par une formule de type Maxence, fille de Pierre de Bueil. Elle peut aussi être dite, en l’absence du père, Raisende, sœur de Guillaume, fils de Salomon. Après ses épousailles, la Poitevine devient Marie, femme de Pierre Agoret. Puis, lors de son veuvage, elle est présentée ainsi : Dame Totenue, femme de feu Aimeri de Dercé, Bonne Foupière, veuve d’Odon, fils de Létard.
La femme poitevine n’a donc d’existence que par rapport à son père, à ses frères où à son mari, qu’ils soient morts ou vifs. L’élément mâle de la famille demeure la référence tout au long du Moyen-Âge. Il arrive même que la femme soit désignée ainsi : Clarisse, mère d’Ascelin Porcher. C’est alors son fils qui sert de référence.
Une évolution peut être décelée à partir du XIIIe siècle dans l’aristocratie. Les « grandes dames » apparaissent seules dans certains actes accompagnées de leur simple titre : Agnès, dame de la Vergne, Béatrice, dame de La Roche-sur-Yon ».
Cela se passait avant la création des Registres de baptême (sous le règne de François Premier), puis de l’état-civil, fruit de la Révolution française de 1789. Nos contemporaines mesureront le chemin parcouru, lesquelles peuvent désormais transmettre leur propre patronyme à l’ensemble de la famille...
La chroniqueuse des femmes
Mais le Moyen-Âge n’est pas la seule période où les femmes se sont distinguées et qui ait motivé et retenu l’attention de l’écrivaine poitevine. Ainsi dans l’ouvrage Les femmes dans la Guerre de Vendée (Geste éditions, 2006), Isabelle Soulard retrace sans a priori la vie quotidienne des Femmes d'Anjou, de Vendée, du Sud de la Loire-Atlantique et des Deux-Sèvres insurgés, en 1793. Le rôle des femmes dans cette « guerre de géants » est minutieusement analysé. Qu’elles soient Blanches ou Bleues, royalistes ou républicaines, ces femmes ne restent pas passives. Combattantes, espionnes, amazones mais aussi victimes, elles tentent de survivre, la peur au ventre, pour leurs enfants, pour leurs époux, paysans, tisserands ou vignerons. Des tranches de vie surgissent ainsi au gré des pages permettant aux lecteurs devivre de l'intérieur et avec émotion les heures terribles de la guerre de Vendée.
Très remarqué peut-être parce que plus proche dans le temps, son ouvrage Poitevines et Vendéennes sous l’Occupation, trouve son origine à partir de l’atelier « Histoire » qu’elle anima au sein du foyer René Crozet, à l’invitation de sa directrice Madame Catherine Baudy. Il est « dédié à toutes les femmes du Grand-Ouest qui ont payé de leur vie notre liberté ». Des témoignages, préalablement enregistrés, constituent la trame principale de ce livre. Et avec ses Femmes de l’Ouest sous l’Occupation, ce sont plus de deux cent cinquante femmes, de l’estuaire de la Seine à celui de la Garonne, qui ont ainsi accepté d’évoquer leur existence pendant la guerre. Parmi elles, certaines, très courageuses, eurent un rôle très actif comme agents de liaison au service la Résistance ; mais, au retour des hommes de captivité, des maquis ou des combats pour la Libération, on les a fort peu écoutées. L’auteur justifiera ces deux ouvrages qui ont partie liée en ces termes :
« Lors des séances de dédicaces, j’ai tellement rencontré de femmes qui, spontanément, me disaient ce qu’elles avaient vécu pendant la guerre que j’ai eu envie de faire un nouvel ouvrage, plus riche, plus vaste, afin de rendre hommage à toutes ces femmes... Elles ont témoigné dans le but de transmettre aux jeunes ce qu’elles avaient vécu. Toutes, elles avaient envie de parler, de se livrer. Au lendemain de la guerre, elles se sont tues et se sont remises aux fourneaux. C’étaient une joie pour elles d’avoir la possibilité de s’exprimer.»
Ainsi des tranches de vie surgiront des mémoires, une véritable « libération » de la parole, mêlant tout à la fois, l’anxiété, les peurs, les angoisses, les privations, les espoirs, les faits de résistance, mais aussi les trahisons, les règlements de compte, les dénonciations et jusqu’à la captation de propriétés.
Une belle et extraordinaire leçon de vie.
Dans le maquis de l’état-civil : suivez la guide !
Mais c’est le Poitou historique (et plus largement, le Grand-Ouest) qui est en fait l’objet de son regard d’historienne. Aussi trouve-t-on sous sa plume alerte et cursive un ouvrage consacré au Pays des Olonnes, et aux Sables en particulier évoquant tour à tour corsaires et flibustiers courant les mers et les océans, et jusqu’au prestigieux Vendée Globe qui donne toute sa dimension à cette cité atlantique qui n’est pas seulement un station balnéaire de renom, mais une ville des plus dynamiques de la côte.
Cette plongée dans le Bas-Poitou lui donnera l’occasion de nouer des liens avec l’Association des maires du département de la Vendée qui honorera d’une édition son étude dont on veut bien reconnaître qu’elle est en même temps un véritable hommage aux 2434 maires qui ont administré leur commune au cours du XXe siècle. Autant dire que tout ce qui concerne la vie de nos communes ne lui est pas étranger ! Aussi deviendra-t-elle pour la Grande région d’Ouest, certainement la meilleure guide à travers les arcanes et les dédales des salles d’archives communales et départementales et surtout dans le maquis des registres d’état-civil qui n’ont plus de secrets pour cette chercheuse impénitente, véritable détective du passé qui a su mettre à la portée de chacun son Guide de généalogie, ouvrage concis et exhaustif qui permet au généalogiste en herbe « d’aller à l’essentiel ».
Ainsi, mieux que quiconque, Isabelle est-elle celle qui s’avère la plus à même d’aider ses contemporains à regarder vivre ses ascendants et ses propres ancêtres où se cache peut-être quelque personnage illustre, mais plus certainement une véritable armée d’artisans, de commerçants, et par-dessus tout, de paysans, ceux-là même qui peuplaient la France de l’époque pré-industrielle, avec leurs qualités, mais aussi leurs faiblesses, leurs difficultés à vivre, à survivre.
Isabelle est une véritable humaniste qui aime sa région, son pays, sa ville, les hommes et les femmes qui s’y sont succédé et en ont fait les territoires qui nous accueillent aujourd’hui.
Merci, Isabelle !
Ouvrages d’Isabelle Soulard :
l Les Femmes du Poitou au Moyen-Âge, La Crèche, Geste éditions, 1996.
l Poitevines et Vendéennes sous l’Occupation, La Crèche, Geste éditions, 1999.
l Guide de généalogie en Anjou, Poitou, Charentes et Vendée, La Crèche, Geste éditions, 2001.
l Maires et communes de Vendée au XXe siècle, Assoc. des Maires, Siloë, 2002.
l Les Femmes de l’Ouest sous l’Occupation, La Crèche, Geste éditions, 2002.
l Petite histoire des Sables d’Olonne, La Crèche, Geste éditions, 2004.
l Et quelques articles dans la Revue de la Société des Antiquaires de l'Ouest et dans La
Bouillaie des Ancêtres.
Elle a participé, avec vingt-cinq autres auteurs à l’ouvrage collectif : Poitou-Charentes terre de mémoire : témoignages et récits, Saint-Cyr-sur-Loire, Éd. Alan Sutton, 2005.
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