Champagné-Saint-Hilaire est une commune de patrimoine, le 12 février 2015 un arrêté de classement a été rédigé par la préfète de la Région Poitou Charentes pour inscrire LA PIERRE AUX QUATRE DIVINITES au titre des monuments historiques.
Une remarquable découverte archéologique religieuse
Pour installer un séchoir à tabac sur un de leurs champs à la Baudonnière, commune de Champagné-Saint-Hilaire, les frères Poupard dans les années 1960, ont fait faire un terrassement. Celui-ci a fait apparaître un bloc calcaire présentant des sculptures sur quatre faces. Il s'agit d'un dé quadrangulaire de 0,76 m de côté et de 0,47 m de haut, pesant une bonne tonne.
Arrêté d'inscription aux momunents historiques d'objets mobiliers
En fait il devait s'agir d'un cube dont les quatre faces égales ont été réduites; ce qui fait que les quatre figures divines sculptées ont perdu une partie de leurs attributs. Cependant, François Eygun (1898-1973), directeur des Antiquités Historiques de Poitiers a pu en identifier trois avec certitude. Il s'agit deJupiter barbu, avec un péplum sur l'épaule et le sceptre, de Minerve casquée et cuirassée tenant une hampe, et de Vénus soulevant son voile de la main gauche. Le quatrième personnage, lui aussi barbu pourrait être le dieu guérisseur Esculape, ou le dieu forgeron Vulcain.
Chacun des personnages est encadré par deux pilastres d'angles, à chapiteaux moulurés et surmontés d'une corniche à trois étages.
Une interprétation : un élément de sanctuaire rural
Avec la "pierre à quatre divinités" ont été retrouvés des blocs de gros appareil, un tambour de colonne striée (cannelures de deux diamètres alternées) et des débris de corniche. La colonne cannelée est d’un diamètre tel qu’elle peut supposer un édifice important.
Cette « pierre aux quatre divinités » est donc peut-être ce qu'il reste de ce que les archéologues appellent« un sanctuaire rural ». Etant donné l'absence de vestiges architecturaux, comme à Sanxay par exemple, il s'agirait d'un sanctuaire modeste et local. L'existence de villas gallo-romaines sur le territoire environnant est certaine : elle est attestée sous l'église du bourg de Champagné-Saint-Hilaire et sur le lieu-dit « Les Châteaux » près de Says. Elle est très probable à l'emplacement de la ferme de Moreau. Ce serait donc essentiellement pour ces populations qu'un édicule religieux aurait été mis en place. A-t-il été accompagné d'édifices complémentaires plus importants, en bois par exemple, et qui seraient disparus ?
Vous trouverez tous les détails sur notre site dans la rubrique culture et patrimoine, la pierre aux 4 divinités.
Mais Champagné-Saint-Hilaire, c’est aussi une commune avec beaucoup de croix, c’est encore Louis Vibrac qui nous les décrit :
L’histoire des croix de Champagné
La croix du cimetière
Au bout de l’allée sud-est/nord-ouest du cimetière se dresse une croix de pierre monobloc, montée sur un autel rustique en moellons non crépis. L’ensemble est fort modeste, mais le haut de la croix est à plus de trois mètres du sol et domine tous les monuments ...
Si la croix du cimetière est difficile à dater, en revanche, quatre croix de chemin n’offrent aucune difficulté puisque la date est gravée dans la pierre. Par ordre chronologique, il y a la croix de la Fontenille (1827), la croix de Tringalet (1847), la croix de Lépinoux (1905) et la croix de Grandchamp (1954).
La croix de la Fontenille
Plantée dans un piédestal calcaire composé de deux dalles de 25 cm d’épaisseur, c’est une colonne octogonale de 1,65 m de haut, terminée par une section carrée constituant le bras inférieur d’une croix grecque (quatre branches d’égale longueur)…
La Croix de Tringalet
C’est la plus imposante des croix de la commune de Champagné. Elle est bien en évidence sur le tertre que constitue à la sortie du bourg, la patte d’oie entre la route de Bretagne et celle d’Anché...
La croix de Lépinoux ou croix de Virginie
Elle se dresse en-dessous du lieu-dit Lépinoux, sur la patte d’oie dessinée par la route de Gençay et le chemin qui descend vers la Fontenille…
La croix de Grandchamp
La croix de Grandchamp est comme la croix Virginie, un crucifix, et comme elle, elle se dresse sur une patte d’oie, bien en évidence, celle formée par la route de Couhé et celle de La Millière, Romagne, Charroux…
La croix de Boisvert
Sans inscription ni date, la croix de Boisvert garde dans sa colonne de calcaire les énigmes de son érection : quand ? par qui ? pourquoi ? Mais rien ne nous empêche de constater son originalité par rapport aux autres croix de Champagné…
Les croix effacées du paysage
Plusieurs autres croix se sont dressées sur le territoire de la commune avant de disparaître. Renée Gourdeau cite la Croix d’Ageasse près de la villa du haras, la croix du chemin de la Garenne. Mais il y a aussi la Croix de Limes et la Croix de l’Homme ...
Reste du piédestal de la Croix de Limes à l’entrée du chemin du Pâtural des Chiens
Même si un lieu-dit très connu garde le nom de Croix de l’homme, ne cherchez pas la croix, elle aussi est disparue. Aucune trace n’apparaît là où elle se dressait, sur la route de La Grande Grange à son embranchement avec le chemin qui descend vers le monument Ponsonnet …
Tiré du Cadastre napoléonien de 1812 (Archives Départementales de la Vienne)
Et si l’expression « la Croix de l’orme » s’était muée en « Croix de l’homme », depuis bien longtemps ? Voilà un cas d’expert pour historiens et toponymistes ! Je me contenterais d’exposer les deux thèses………………..
Les croisées sans croix
Le Cadastre napoléonien n’avait pas vocation à mentionner la présence de croix, mais il devait mentionner les lieux-dits qui portaient ce nom ...
Tout ceci n’est qu’un petit aperçu, vous trouverez l’ensemble des détails à la rubrique culture et patrimoine, les croix à Champagné